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De manière quelque peu paradoxale, la chute des ventes de véhicules neufs ne s’est pas forcément traduite par une baisse des résultats financiers des principaux constructeurs. De là à dire que l’automobile ne connaît pas la crise, il n’y a plus qu’un pas… Décryptage.

Résultats financiers records pour les constructeurs

Nous vous le disions, la chute des ventes de véhicules neufs coïncide (- 12 % au niveau mondial), de manière pour le moins contradictoire, avec l’annonce de résultats records de la part des constructeurs. 88 milliards d’euros ont été annoncés du côté de Stellantis pour le compte du premier semestre 2022, représentant une hausse de 17 % par rapport au premier semestre 2021. De son côté, Renault a stabilisé son chiffre d’affaires, maintenu à un peu plus de 21 milliards d’euros, même si le groupe tricolore a enregistré une baisse de son volume de vente de 16 %.

Comment expliquer ce paradoxe ? Si l’on regarde du côté de Renault, on s’aperçoit que le groupe français vend ses véhicules plus chers, particulièrement dans le segment C qui compte Mégane et Arkana, tout en accordant beaucoup moins de rabais. Volkswagen n’est pas en reste, avec une augmentation des profits de près de 6 % enregistrée au cours du premier semestre 2022. Outre-Atlantique, Ford a annoncé une hausse de 19 % de ses revenus.

Pénurie des semi-conducteurs : retour à la normal prévu en 2023

Ça sera bientôt la fin de la pénurie des semi-conducteurs qui a largement pénalisé l’industrie automobile. A en croire certains constructeurs, la crise devrait être résolue d’ici la fin de l’année prochaine. Même son de cloche du côté de Volkswagen, dont le président annonce une « amélioration de la situation de l’approvisionnement pour le second semestre de l’année ». Chez Renault, on avance aujourd’hui qu’une Arkana peut être livrée en 30 jours, contre un délai moyen de 4 mois si l’on prend en compte toutes les gammes du constructeur.

Rappelons par ailleurs que la pénurie des semi-conducteurs a fortement impacté un secteur par ailleurs secoué par la crise. Une pénurie qui a mené à la mise en arrêt, quoique partiel, d’unités de production de plusieurs constructeurs, incapables de tenir le rythme des commandes. Du côté de Volkswagen, pour ne prendre que cet exemple, le carnet compte 728 000 commandes en Europe. Pour le moment, le constructeur n’a pu en livrer que 488 468 pour le compte du premier semestre 2022. Il en va de même chez Renault ou encore Stellantis, qui enregistrent un nombre croissant de demandes et s’efforcent tant bien que mal de réduire les délais de livraison.

Parallèlement à la résolution attendue de la crise des semi-conducteurs, le secteur automobile fait face à un nouveau défi : la hausse des coûts des matières premières. Si le prix du lithium a augmenté de près de 13 % depuis le début de l’année, celui du cuivre a littéralement explosé, enregistrant une hausse de 27 %, sans oublier la tendance haussière des cours de l’énergie.